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Chapelle de Kernitron Chapel Kernitron The Lady's chapel 

 

vues extérieures gweled diavez outside views

 

vues intérieures gweled diabarz inside views

 

* MARTEVILE et VARIN (1843) : 

"La chapelle de Kernitron, monument du Xè siècle, a conservé son caractère roman-gothique ou roman de transition; elle est fameuse pou le pardon qui s'y tient de temps immémorial. On vient y faire à la Vierge des offrandes intéressées pour obtenir de bons mariages. Des grilles de bois sculpté, qui séparent le chœur de la nef, sont travaillées avec art, et font regretter l'abandon dans lequel on a laissé cette chapelle, qui mériterait d'être mieux conservée, et que les pèlerins fréquentent toujours".

 

 

* Pierre BARBIER : Le Trégor historique et monumental. pages 365 à 368 : 

La chapelle Notre-Dame de Kernitron, en Lanmeur.


Nous avons vu que Lanmeur, enclave de Dol dans l'évêché de Tréguier, avait conservé une crypte romane du milieu du xi' siècle, qui est l'un des plus anciens monuments religieux du Trégor.

A peu de distance de l'église paroissiale, au nord de la ville, s'élève un au Ire monument de style roman : c'est une grande chapelle élevée au XIIè siècle, Notre-Dame de Kernitron, qui fut remaniée à la fin du XVè siècle. Cette chapelle a son plan en croix latine ; elle est composée d'une nef, d'un transept et d'un chœur à chevet plat. C'était un prieuré de l'abbaye bénédictine de Saint-Jacut-de-la-Mer.

La nef romane, sans collatéraux, comprend sept travées séparées par des arcs doubleaux en plein cintre retombant sur des colonnes encastrées dans les murs latéraux; elle est couverte d'un lambris en berceau plein cintre avec sablières et engoulants. Le transept a ses deux croisillons couverts d'un lambris en berceau brisé, avec doubleau en tiers-point. Les arcs du carré du transept sont en tiers-point, et retombent sur d'énormes piles circulaires avec colonnettes ; le carré du transept est couvert par une croisée d'ogives, mais les compartiments de la voûte sont lambrissés.

Le chœur comprend trois travées et possède un bas-côté méridional; les grandes arcades sont en tiers-point et retombent sur des piles circulaires. Il est couvert d'un lambris en berceau brisé, ainsi que son collatéral, et terminé par un chevet plat ajouré d'une grande baie sous un arc très faiblement brisé. Cette partie de l'édifice date de la réfection du XVè siècle, tandis que la nef et le transept sont du XIIè.

A l'extérieur, on remarque d'abord la robuste tour carrée surmontée d'un clocher de charpente sous ardoises, et qui est supportée par les piles du carré du transept.

La façade occidentale, reconstruite au milieu du XVè siècle, est précédée d'un petit porche s'ouvrant sous un arc en tiers-point et couvert d'une voûte de pierre en berceau brisé. La porte donnant accès dans l'église est formée d'un arc en tiers-point comportant plusieurs voussures retombant sur des colonnettes engagées avec chapiteaux. A droite, un bénitier encastré sous un arc trilobé. Au-dessus du porche, le pignon ouest est percé d'une baie comprenant trois arcs trilobés surmontés d'une rosace.

La façade latérale sud est la plus remarquable en raison de l'ornementation du pignon du croisillon méridional du transept. Une belle porte romane s'ouvre dans ce pignon, formée de voussures en plein cintre retombant sur trois colonnettes dont les chapiteaux sont décorés de sculptures représentant des feuillages, des entrelacs et des étoiles. Un gable aigu, sans ornements, surmonte ce portail. Le tympan est sculpté; mais cette sculpture est assez fruste et très abîmée; la scène qu'elle représente est à peu près indéchiffrable; d'après le chanoine Abgrall (« Architecture Bretonne, Diocèse de Quimper », 1904, page 84 ; et « Livre d'Or des Églises de Bretagne », article Lanmeur), il représenterait le Christ assis entouré des symboles des Quatre Évangélistes. Les baies du pignon sont en plein cintre. Enfin une porte sous arc en plein cintre donnant dans la troisième travée de la nef est actuellement murée.

La façade latérale nord, plus sobre, présente une petite porte en plein cintre, murée, dans le bras nord du transept. Des contreforts peu saillants contrebutent à l'extérieur des murs nord et sud de la nef les arcs doubleaux de celle-ci.

Le mobilier de Notre-Dame de Kernitron comprend, à l'entrée du chœur, une poutre de gloire portant le Christ en Croix entre la Vierge et saint Jean. Un petit chancel en bois de style flamboyant, du XVè siècle, sépare le bras sud du transept de l'extrémité occidentale du collatéral sud du chœur. Enfin, à l'extrémité nord du croisillon septentrional est adossé un autel du XVIIè siècle.

Le chanoine Peyron nous rapporte une curieuse coutume qui existait autrefois à Notre-Dame de Kernitron, d'après l'abbé Le Clech, recteur de Lanmeur en 1856 : « On faisait quelquefois à Notre-Dame l'offrande d'une bougie en cire filée qui faisait deux ou trois fois le tout-extérieur de la chapelle. » (« Églises et Chapelles du Finistère », Société Archéologique du Finistère, tome 39, année 1912, page 43.)

 

* JC Even : Kernitron se traduit, littéralement par : Ker : le village ( = la résidence) + an Itron : de la Dame. 

Ici, Itron (en breton : Dame) représente une sainte Dame, qui peut être le vestige d'un culte païen ancien à une divinité celtique, romaine, ou gallo-romaine, culte repris et ré attribué dans le culte chrétien à la Vierge;

 

Toutes les photos de cette page ont été prises par J-C-Even, au mois d'août 2005.

Copyright.   Reproduction réservée.

An holl skeudennoù ar bajenn-man a zo bet tennet gant JC-Even, e-kerzh miz-eost 2005

Pep gwir miret strizh. Arabat adskeudennin.