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Château de Coatfrec | Kastell Koad-Frec'h |
de Coatgoureden de Coatfrec |
de Kerimel de Coatfrec |
page en cours d'élaboration * Ogée (vers 1780) : Guillaume de Penhoët, qui possédait des deux places (Keremel et Coëffret) en 1460, fit fortifier son manoir de Coëffret (Coatfrech1), qui devint une place forte, puisque, le 24 juillet 1592, le duc de Mercœur donna ordre de se rendre maître de ce château, dont la possession lui était très-utile pour l'accomplissement de ses desseins". 1 Rectification apportée par Marteville et Varin en 1843. ***** |
* Mr le Chevalier de Fréminville (1837)
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" Le château de Coatfrec, Coetfrec ou Coëffrec , (car son nom se trouve écrit de ces diverses manières, dans d'anciens titres) est à un grand quart de lieue de Lannion. Bâti sur une colline couverte d'arbres de haute futaie, qui domine la rive gauche de la rivière, une de ses tours élève encore au-dessus des bois le noble orgueil de ses créneaux. Les autres ont été détruites, en tout ou en partie, ainsi que la presque totalité de cet édifice, actuellement en état complet de ruine; mais ces ruines ont un aspect aussi pittoresque qu'imposant. 11 paraît que le plan du château de Coatfrec était carré et qu'il y avait à chacun des angles une forte tour ronde. La face de ce carré qui donne sur le bois, est encore debout, avec une tour dans l'angle a droite, celle tour solidement construite en pierre de taille, comme tout le reste de l'édifice, est ronde extérieurement et en dedans, hexagone. Je m'y introduisis par une crevasse qui se trouve au pied, et je remarquai qu'elle avait eu quatre étages, écroulés aujourd'hui ainsi que la plate-forme. On voit encore en dehors les débris des mâchicoulis pratiqués au sommet, en dedans du parapet. De cette tour, j'entrai par une porte de communication dans une grande salle au-dessus de laquelle existaient trois pièces de même dimension , niais dont les planchers sont détruits actuellement. Ces pièces sont éclairées par de grandes fenêtres à croisées de pierre, dont les embrasures ont plus de huit pieds d'épaisseur. De cette grande salle basse, une porte en ogive me donna accès dans une autre encore plus vaste au-dessus de laquelle étaient également trois étages dont toutes les cheminées se voient encore. Tout ce corps de logis est compris dans la façade qui donne du côté du bois, c'est-à-dire celui qui est opposé à la rivière. Après en être sorti par la crevasse dont j'ai parlé, et avoir tourné le pied de la tour angulaire, je trouvai une fausse porte pratiquée au pied du rempart, elle ouvrait sur un escalier de dix ou douze marches que je montai et qui me conduisit dans la grande cour intérieure de la forteresse. Le sol de cette cour se trouve donc bien plus élevé que celui qui environne la place en dehors, et même que le rez-de-chaussée du corps de logis que j'avais d'abord visité. Toutes les autres parties de l'édifice ne sont pour ainsi dire plus qu'un monceau de ruines, parmi lesquels on aperçoit, au milieu des guirlandes d'un lierre séculaire, des arcades de portes et de fenêtres, décorées d'ornements gothiques. Dans un des angles de la cour, on voit pourtant encore une tourelle hexagone qui renferme les restes d'un escalier; au pied de cette tourelle est une ouverture carrée et perpendiculaire , d'environ trente pieds de profondeur, dont les parois sont parfaitement murailles en pierre de taille. En regardant dans cette espèce de puits, j'aperçus au bas les arcades et les voûtes de galeries souterraines, qui y communiquaient et que l'on a aujourd'hui obstruées de décombres. Si l'on ne pouvait s'introduire dans les souterrains que par ce puits singulier, il fallait une échelle pour y descendre.
Nous n'avons aucun document certain sur l'époque à laquelle le château de Coatfrec a été bâti. Cependant, à la forme carrée de son plan , nous voyons d'abord qu'il ne l'a pas été avant le treizième siècle, car antérieurement, le plan des châteaux et forteresses avait généralement une autre figure , comme nous l'ont démontré des observations nombreuses. De plus, si nous en jugeons d'après le style de ses formes architecturales, nous serons portés à penser que son édification ne remonte pas au-delà des premières années du quatorzième siècle. Le premier seigneur de Coatfrec, que nous ayons trouvé mentionné dans les annales de Bretagne, est un Yvon de Coatfrec chevalier, qui figure dans une montre de la compagnie e Messire Geoffroy de Kerimel, datée du Ier Juin 1375. Geoffroy de Kerimel était un des plus signalés capitaines Bretons de ce quatorzième siècle si fécond en illustres guerriers. En 1455, le sire de Coatfrec fut compris ans le nombre des quatre-vingt-huit chevaliers bannerets qui ont siégé aux états de Bretagne, sous le duc Pierre II, (on trouvera a la fin du volume une liste nominative de ces seigneurs, le fera connaître quelles étaient a cette époque s plus illustres maisons de la province.) quoique le rang de banneret dût donner aux seigneurs de Coatfrec une certaine importance, on n'en entend plus reparler dans la suite. Pendant la guerre de la ligue, tine garnison royaliste occupait leur château, il fut alors surpris par le fameux Fontenelle, mais il ne le posséda que fort peu de temps, en ayant été débusqué par la garnison de Tréguier. Peu avant l'époque de la révolution , Coatfrec, passé entre les mains d'une famille parlementaire, appartenait au président le Pelletier. ***** |
* Marteville et Varin (1843) : "Coatfrech fut érigée en baronnie par le duc Pierre II, en faveur de Guillaume de Porhoët, sieur de Kerimel et de Coatfrech, le 13è jour de juin 1451. Coatfrech, dont nous venons de parler, présente des ruines remarquables ..." |
* B. Jollivet (1849) : "COATFRECH. - Au sommet d'une colline dont la base repose sur la vallée du Guer, s'élève une tour couronnée de créneaux et solide encore, bien que sa construction semble remonter au commencement du quatorzième siècle. C'est le noble et dernier débris du château fort de Coatfrech, que possédait, en 1373, Geoffroi de Kerimel, un des plus braves capitaines de son temps. Cette tour, ronde à l'extérieur et hexagone à l'intérieur, avait quatre étages. Elle est reliée par deux vastes pans de murs, dont l'un est percé de meurtrières seulement, et l'autre, à droite et le plus long, présente quatre fenêtres aux embrasures profondes. Une porte de cette tour ouvre sur une grande salle, communiquant elle-même avec une autre salle plus vaste encore. Au-dessus de chacune de ces deux salles étaient trois pièces avec cheminée.- Un bénitier scellé dans le mur, à droite, fait supposer que là était la chapelle. Chaque jour voit disparaître quelque chose de ces ruines majestueuses, refuge hospitalier des corbeaux. D'énormes hêtres s'élèvent au milieu de la cour d'honneur, où s'assemblaient jadis les défenseurs du château. Les escaliers qui conduisaient au sommet de la tour sont détruits en partie; des ronces, des lierres grimpants, des arbrisseaux de toute espèce tapissent les murailles. A l'intérieur de la tour, si vous levez les yeux, vous n'apercevez plus que quelques pierres saillantes, prêtes à tomber, ou le mantel d'une cheminée suspendu sur votre tête; quelquefois, perchée sur l'extrémité d'une pierre grise ou sur le bord d'une crevasse de la muraille, une corneille montre sa tête noire, et jette un cri, étonnée qu'on ose troubler la solitude de sa retraite. — Des galeries souterraines dont l'entrée, aujourd'hui obstruée par des décombres, se trouve à l'un des angles de la cour, existent sous te château de Coatfrech. Mais tournez le dos à ces vieilles murailles lézardées, que quelques arbres séculaires défendent seuls contre les efforts des vents, et regardez devant vous : presque à vos pieds, au fond du vallon, coule le Guer; ses eaux limpides bouillonnent en cascades sur un vaste déversoir, tandis qu'un peu plus loin elles s'étendent calmes et pures sur une grève de sable. Ici un moulin, et la rivière qui fuit à travers les rochers; plus loin, à l'horizon, un clocher perdu dans les bois; puis partout autour de vous des champs dont les riches moissons annoncent la présence et les soins d'habiles cultivateurs. En 1455, le sire de Coatfrech fut compris dans les 88 chevaliers bannerets qui siégèrent aux états de Bretagne, sous Pierre II. Pendant la ligue, le trop célèbre Fontenelle surprit le château de Coatfrech, que gardait alors une garnison royaliste; mais il en fut presqu'immédiatement chassé par des troupes venues de Tréguier. Coatfrech a servi de berceau à une famille éteinte, celle des Coëtgoureden, vers 1378. Cette terre a passé ensuite aux Kérémnar (1), Penhoët, Coétmen, d'Acigné, Coëtquen, Avaugour, du Parc, la Touche-Limousinière et le Pelletier de Rosambo".
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* Adolphe Joanne (1878) : "Ruines importantes du château de Coëtfrec (XVè s.), situé sur une colline couverte d'arbres de haute futaie dominant le Guer; il est flanqué de 4 tours dont une seule est assez bien conservée. Elle présente 4 étages couronnés par un parapet à créneaux et mâchicoulis. La cour intérieure est entourée de bâtiments d'habitation, percés de fenêtres à croix de pierre dont les embrasures ont 3 mètres d'épaisseur". |
* Vicomte Frotier de la Messelière
(1935) :
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* Benjamin Jollivet (1859), p 141, sous
article consacré à Trédrez :
"Annales. "Entre la lande de Trédrez et le bourg de Plestin, furent tués et massacrés, par les soudardz de Coatfrec et de Tonquédec, le troisième jour de juillet 1590, les nommes Jean Adam, seigneur de Kermalvezen; Kerninec; Olivier le Grand et ung de ses fils; Jean Coatcaric et Marc son frère; Briant Kerninon; Le Jonquour; Henri le Boubennec; Yvon Cabon; Yvon et Guillaume Gargan; Henri et autres le Boubennec; Nicolas et Guillaume Bras; Jean Bras et Françoise Guillou; Alain Manès fils; Yvon Kerbrisillic; Yvon Quemper; François Morvan; Herno Bras fils; Yvon Kervellaud, aujourd'hui Guerveno". Quatre jours plus tard, les mêmes soldats de la garnison de Coatfrec massacraient encore Richard Tréman, Yvon Toudic, Person, Allain Laye; Pierre le Maréchal et Yvon le Drohars". |
Questions d'étymologie.
Les formes écrites ci-dessus peuvent : -frec, -frec'h, peuvent provoquer la discussion étymologique. Selon le site Info-Bretagne : "La première mention connue de Coatfrec dans les textes date de 1330, à l'occasion de l'enquête du procès de canonisation de saint Yves : on y trouve la déposition du témoin n° 34 , "Johannes de Croyfrooc" |