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Encyclopédie

Noms communs et divers

 

Beltaine, Beldan, Belotenedos : feux rituels dédiés dans la nuit du 30 avril au Ier mai en l'honneur de Belenos.(Voir développement chez J. Markale, Christianisme celtique, p 195 et suivantes).

Calice (Saint) :

Processus d'élaboration sémantique du Calice au Graal :

a) Le principe divin.

Le sens sacré du Calice est d'abord essentiellement symbolique et allégorique. Il est associé à l'idée du Pain et du Vin sacrés, symboles vitaux chrétiens de la Vie donnée par Dieu aux hommes à travers la mort de son fils.

X. Léon-Dufour, Dictionnaire du Nouveau Testament, ne consacre pas de paragraphe au calice. Il parle quant à lui de la coupe, p 185, au sens concret et au sens symbolique, comme exposé ci-dessus. Il précise qu'il existait un rite analogue dans le culte des idoles, c'est-à-dire dans les autres cultes, qualifiés de païens par la suite, ce qui démontre que ce rite était universel et que le thème de la Coupe sacrée n'est donc pas d'essence chrétienne, ni spécifiquement, ni essentiellement. On peut à ce propos souligner l'existence d'un hiéroglyphe qui sert à désigner les régions inférieures du Ciel : forme de coupe large sans pied et de couleur bleue.

Le thème chrétien est développé par Firmicus Paternus, entre les années 343 et 350 : L'erreur des religions païennes, XVIII, 2 & 3 : 

" ...Cherche le pain du Christ, la coupe du Christ, afin qu'au mépris de ta fragilité terrestre tu fortifies en toi l'homme substantiel grâce à une alimentation impérissable ... ". " ...Or quel est ce pain ? Quelle est cette coupe ? Dans les livres de Salomon, la Sagesse le proclame à haute voix. Elle nous dit, en effet : "Venez, mangez de mes pains et buvez le vin que j'ai trempé ..."; " ...Que ce pain divin soit dispensé par Dieu aux hommes qu'il a consacrés, c'est ce que l'Esprit saint affirme par la bouche d'Isaïe ...". " ... Douce est la pâture céleste, douce est la nourriture de Dieu ...". " ... Je suis le pain de vie. Celui qui sera venu à moi n'aura pas faim. Celui qui aura cru en moi n'aura jamais soif" ... " ...Si quelqu'un a soif, qu'il vienne; qu'il boive, celui qui croit en moi...". " ... Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'Homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous...". " ... recherchez donc la grâce d'une nourriture salutaire et buvez à la coupe d'immortalité. Le Christ vous donne un aliment qui vous appelle à la lumière ...".

Dans ces propos, il n'est pas question de nourriture terrestre, mais de nourriture spirituelle. La Coupe s'interprète encore seulement au sens spirituel. Elle ne désigne ni un contenant, ni un contenu.

Firmicus n'a en fait qu'un but, qui est de démonter aux païens quels qu'ils soient que leurs cultes ne sont que des dégénérescences du culte du Dieu suprême, lequel transcende à lui tout seul tous les autres cultes. Il s'est attaché ainsi à démontrer par exemple, XXVII, que le culte païen des bois et des forêts était en fait déjà sacralisé par la religion chrétienne aussi bien dans le bois de l'Arche de Noé que dans le bois de la Croix.

En fait, les intentions de Firmicus sont claires et limpides. Il s'agit ici, pour le prosélyte et fanatique chrétien qu'il était en réalité, de supplanter le culte de Cérès (sans nommer Cybèle), divinité du froment et des récoltes, culte de la Mère nourricière, par un culte du Pain sacré, de même que les cultes vitaux de l'eau et du sang, dans la symbolique de Rhéa / Cybèle, à l'occasion changés en Vin sacré représentant le Sang du Christ, ou Sang d'immortalité.

b) La représentation matérielle du principe divin.

Quoi qu'il en soit, pour symboliser ces allégories auprès des fidèles qui n'ont pas tous, loin s'en faut, accès au langage spirituel, il a fallu quand-même donner des représentations matérielles de ces nourritures divines, d'où celle du Pain, élément solide, sous forme de pain partagé ou de galette, devenue elle-même l'Ostie et du Vin, élément liquide. Mais on comprend bien que là où le pain peut se présenter lui-même, puisque solide, il n'en n'est pas de même pour le vin qui, en tant que liquide, a besoin d'un contenant. Pour autant, à l'origine, c'est le Vin lui-même qui symbolise la Coupe d'immortalité et non le vase qui le contient.

c) Sacralisation du vase contenant.

Il n'en reste pas moins que l'homme a toujours cherché à sacraliser les objets qui ont été eux-mêmes en contact avec le sacré et il n'a pu éviter un jour de sacraliser le vase lui-même contenant le vin sacré. Alors, le calice objet est devenu à son tour un Calice saint.

Dictionnaire culturel de la Bible, p 48 : " Vase à boire des Romains, de forme et de matière diverses et, par suite, simple vase à boire utilisé pour le service liturgique. Le vase en métal précieux ou en matière noble utilisé pour la célébration de la messe (culte catholique), de la Sainte Cène (culte protestant), contient le vin eucharistique...".

Une preuve de l'intérêt donné au Calice sacré est liée au fait que c'est précisément le pape Clément III qui est à l'origine de l'élévation de l'hostie et du calice lors de la consécration et de l'utilisation des clochettes pour annoncer cette élévation. Cette élévation, au-dessus des yeux et des têtes, a pour effet de montrer à l'assemblée des fidèles le contenant et non plus le contenu. L'objet contenant devient donc, par cette opération, aux yeux des fidèles, lui-même un objet sacré. Ce faisant, l'Église a achevé la sacralisation du Graal entamée par les poètes officiels, en particulier Chrestien de Troyes et Robert de Boron. La première élévation de l'hostie et du calice, qui a eu pour effet la transfiguration et la mystification de celui-ci, a été réalisée par le pape Clément III probablement durant une messe que l'on peut situer entre le 17.11.1187 et le 30.03.1191

type type d'année Noël Pâques Pentecôte
    25.12 Dimanche Dimanche
1187 J 1 Vendredi hors sujet hors sujet
1188 V 2 Dimanche 17 avril 12 juin
1189 D 1 Lundi 09 avril 04 juin
1190 L 1 Mardi 25 mars 13 mai
1191 Ma 1 Mercredi hors sujet hors sujet

d) Utilisation du Vase sacré comme symbole du devoir du chevalier chrétien.

Celle-ci est apparue avec les difficultés rencontrées par les croisés à défendre Jérusalem, ville sacrée ou se trouvait le tombeau du Christ, contre les assauts des musulmans et la nécessité de trouver une nouvelle stimulation pour le monde chrétien. L'introduction du Saint-Graal dans les Romans de la Table Ronde, c'est-à-dire des romans transcendant l'honneur de la chevalerie et des chevaliers chrétiens, a été opérée par Chrestien de Troyes,

entre 1181 et 1183, sous le pontificat de Lucius III, pape de Vérone de 1181 à 1185. C'est en octobre 1184, en effet, que fut décidé, entre Lucius et l'empereur Frédéric Barberousse, le principe d'une nouvelle croisade.

A cette époque, Henri II, fils de Geoffroy Plantagenêt, régnait sur l'Angleterre, possédait en propre la Normandie, par mariage l'Anjou, la Touraine, le Maine et le Berry, avait soumis l'Écosse et une partie de l'Irlande et supervisait la Petite Bretagne, par le mariage de son fils Geoffroy II avec Constance, depuis 1171.

La troisième croisade, 1189-1193, fut entreprise sous le pontificat de Clément III, pape de 1187 à 1191 et prêchée par Guillaume, évêque de Tyr. Elle était conduite par Frédéric Barberousse, empereur d'Allemagne, puis Philippe Auguste, roi de France et Richard Coeur-de-Lion, roi d'Angleterre, successeur d'Henri II.

Autre relation de taille: le nom d'Arthur Ier, éminemment symbolique, donné au fils de Geoffroy II et de Constance, né en 1187, en pleins prémices de la IIIè croisade.

Résumé chronologique :

- 1175 Leoninus compose le Magnus Liber organi de Graduali.

- Ier septembre 1181 Lucius III élu pape

- mars 1181 / 1183 Rédaction du Perceval ou le Roman du Graal par Chrestien de Troyes.

- octobre 1184 Établissement du principe d'une troisième croisade.

- 25 novembre 1185 Décès de Lucius III.

Élection du nouveau pape Urbain III.

- ? 1185 Réalisation du Chandelier de Milan

- 1185 Une trêve de 5 ans est conclue entre Saladin et Guy de Lusignan.

- 30 avril 1187 Naissance du fils posthume de Geoffroy II et Constance, prénommé Arthur.

- 1187 Renaud de Châtillon viole la trêve conclue avec Saladin en 1185.

- 04 juillet 1187 Victoire de Saladin sur les croisés à Hattin. Il laisse la vie sauve au roi Guy de Lusignan, mais fait exécuter une foule de prisonniers, dont Renaud de Châtillon.

- 02 octobre 1187 Saladin s'empare de Jérusalem. Il y rétablit la mosquée d'al-Aqsa.

- 20 octobre 1187 Décès du pape Urbain III.

- 21 octobre 1187 Élection du nouveau pape Grégoire VIII.

- 17 décembre 1187 Décès du pape Grégoire VIII.

- 17? décembre 1187 Élection du nouveau pape Clément III.

- 1188 Prêches de Guillaume de Tyr, en Occident, pour la croisade

- 1189 Décès d'Henri II, roi d'Angleterre, à Chinon. Son fils Richard Coeur de Lion lui succède.

- 1189 Début de la troisième croisade. Elle est menée par l'empereur Frédéric Barberousse.

- 1189 ? Décès de Chrestien de Troyes.

- 1190 Mort par noyade de l'empereur Frédéric Barberousse en Cilicie.

- 30 mars 1191 Décès du pape Clément III.

- printemps 1191 Deuxième expédition conduite par Richard coeur de lion et Philippe-auguste.

- 12 juillet 1191 Les croisés reprennent Saint-Jean d'Acre et massacrent 3000 musulmans.

- 1191 Henri II de Champagne est fait roi de Jérusalem.

- 1191 Découverte (!) à Glastonbury du tombeau d'Arthur et de Guenièvre.

- 02 septembre 1192 Une trêve de 3 ans est conclue entre Saladin et Richard-Coeur-de- Lion.

- 03 mars 1193 Mort de Saladin à Damas.

- 1193 Échec et fin de la troisième croisade.

- 1195 Robert de Boron compose son Histoire du Graal (avec l'introduction du thème de Joseph d'Arimathie) .

- 1199 Jean de Matha (saint) fonde l'ordre des Trinitaires (ou des Mathurins).

Escalibor Escalibur / Excalibur / Caliburn : nom de l'épée du roi Arthur.

Selon les Romans, Merlin l'enchanteur, chap. X Les barons rebelles: "... Escalibor, qui veut dire en hébreu tranche fer et acier, et elle jetait autant de clarté de deux cierges allumés."

L'étymologie est traditionnellement rattachée à la forme galloise Caladvwlch, équivalent du gaélique irlandais Caladbolg, nom de l'épée de héros irlandais et dérivé de calad = dur, et bolg = lumineux, étincelant. Il est à remarquer alors la similitude de symbole lumineux avec l'épée Marmiadoise.

Graal (Saint Graal) : selon la Légende, il s'agit du vase de célébration de la Cène, au soir du Jeudi-saint, qui aurait ensuite servi à recueillir le sang du Christ en croix le lendemain, Vendredi Saint. Il constitue en fait, de l'avis unanime, une adaptation des mots d'origine latine calice = calix, ciboire = ciborium (grec Kibôreon) et cratère = crater (grec Kratêr), qui désignent tous un vase ou une coupe à boire.

Robert de Boron donne le cheminement suivant :

- Il s'agit du calice dans lequel Jésus avait officié, le soir de la Cène, chez Simon;

- Un juif (non chrétien) l'a dérobé lors de l'arrestation de Jésus et l'a offert à Pilate;

- Pilate le restitue à Joseph, qui s'en serait servi pour recueillir quelques gouttes du sang émanant de la plaie faite aux côtes de Jésus, celui-ci ayant déjà été descendu de la croix et allongé sur le sol; Joseph conserve la précieuse relique.

- Après l'arrestation de Joseph, c'est le Christ ressuscité, lui-même, qui l'aurait transporté dans la prison ou avait été enfermé Joseph; celui-ci l'aurait conservé jusqu'à sa libération, sous Vespasien;

- Il a transmis ensuit son Graal à son beau-frère Hébron (ou Bron), époux de sa soeur Enygeus, afin qu'ils le transmettent à leur seul fils célibataire .

- Hébron (Bron) l'a transmis à son fils Alain, qui l'a transporté aux Vaux d'Avaron.

Selon d'autres traditions, le Saint Graal aurait été transporté en Occident (Arles ou Marseille) vers l'an 40 ap. J.C, par Joseph d'Arimathie lui-même, accompagné de Lazare, Maximin, Sarah la Noire, Marie-Madeleine, Marie-Jacobé et Marie Salomé.

Selon le Dictionnaire culturel de la Bible, p 48 : " La calice de la Cène aurait été transporté en Occident par Joseph d'Arimathie, selon une des versions de la légende médiévale du "Saint Graal". A la source du mythe du Graal se trouve le Conte du Graal de Chrétien de Troyes, 1181. Dans ce récit, le Roi-Pêcheur rencontré par le héros Perceval ne se nourrit que de "l'hostie qui vient dans le Graal", objet énigmatique. Peut-être d'origine celte, il a été assimilé au ciboire, au vase qui recueillit le sang du Christ en croix, à l' "écuelle où Jésus mangea l'agneau le jour de Pâques avec ses disciples" (Quête du Saint Graal, XIIIè). La quête du Graal est devenue le symbole d'une recherche de l'absolu mystique ".

La définition de la coupe est donnée par X. Léon-Dufour, p 185 : ".. vase pour boire, en argile ou en métal, de forme évasée et peu profonde. Selon l'usage des repas, le chef de famille présentait à chaque convive une coupe déjà remplie; aussi, boire à une même coupe symbolise t il la communion entre les hôtes. De là encore, l'emploi métaphorique de la coupe pour désigner le sort de quelqu'un, l'épreuve à traverser ou le châtiment à subir.

La "coupe du salut", offerte et bue au Temple en action de grâces pour un bienfait reçu, impliquait la communauté avec Dieu; il existait un rite dans un culte des idoles...".

JCE : Le voyage de Joseph d'Arimathie, vivant à l'époque de St Pierre et St Paul, vers la forêt de Paimpont (prétendument Brocéliande !), en Petite Bretagne, est une affabulation pure et simple, la Petite Bretagne étant une création au plus tôt de la fin du IVème siècle, sous Maxime, encore qu'elle ne concernait alors que la moitié nord de la cité des Osismes et ne comprenait pas le territoire de l'actuel de forêt de Paimpont.

Le thème du Graal a été repris par plusieurs auteurs dont Gautier Map, Robert de Boron, Chrestien de Troyes, Wolfram von Eschenbach.

Étude étymologique :

- selon L. Charpentier (cité en note 1 de l'introduction du tome 3 des Romans de la Table Ronde, par J. Boulanger ) : " ... le mot Graal dériverait de la racine celtique Gar qui signifie pierre : "Le Gar-Al ou Gar-El pourrait être soit le vase qui contient la pierre, ou le vase de pierre (Gar-Al), soi la Pierre de Dieu, (Gar-El)"

- selon P. Rivière : Gardal, attribut en forme de cratère posé sur la tête du dieu égyptien Sérapis.

- selon M. Roques, cité par J.P Foucher & A. Ortais: gradalis, griau, gruau, gré, guerlaud, grélot, greil, etc.

Autres formes écrites données par J.P Foucher & A. Ortais : Grazal, Gréal,

- A.J Greimas, Dictionnaire de l'ancien français ..., donne deux étymologies :

a) graal, greal, gresal : du latin populaire *cratalem. 1. Vase, coupe. 2. Saint-Graal, vase dans lequel Jésus-Christ but pendant la Cène et où Joseph d'Arimathie recueillit le sang de ses blessures.

b) graal, idem à Grael, échelle, graduel.

JCE : il me semble que la réponse se trouve derrière l'argument de P. Wuilleumier, Lyon, p 82 : qui désigne l'art de la céramique et de la verrerie sous le nom d'ars cretaria.

Cette définition est basée sur une racine creta, qui ne signifie pas seulement la craie, comme on a coutume de le croire, mais aussi, selon Cicéron, une sorte d'argile servant à cacheter et selon Pline, toute espèce de terre grasse et une sorte de terre de potier.

Or, Cicéron apporte un dérivé de creta en cretula, qui désigne le produit de la façon de la creta. Par extrapolation, on peut donc procéder à la même déduction en ce qui concerne l'apport de Pline: le produit de la façon d'une terre de potier, creta, doit donc également s'appeler cretula, d'autant que Pline précise que le mélange d'argile et d'eau s'appelle cretulentum.

Cette racine cretula répond donc aux différentes formes du sud de la Gaule, c'est-à-dire d'Occitanie, selon la progression : cretula > credal > cre'al > gre'al > graal.

On a donc tout droit d'attribuer la fixation occitanienne de ce nom pour désigner un calice à un proche de la famille d'Aliénor d'Aquitaine (Marie de Champagne, protectrice de Chrestien de Troyes ?) en rappelant que la langue d'Oc était très en vogue chez les poètes de cette époque.(p. ex. Historia, Frédéric II, poète en langue provençale, p 58) et prédominante en France (voir l'ensemble des territoires d'Henri II Plantagenêt et d' Aliénor d'Aquitaine !).

Il apparaît ainsi que cela a été une erreur de rechercher une racine à partir de gradalis, issue de gradus = marche, degré, échelle, car cette racine est différente de cratalem. Voir à ce propos l'analyse de graduel, dans le lexique des noms communs.

Laide semblance : statue marquant la limite du territoire des Pâtures, dont Frolle (ou Rion) est le seigneur. Les essais de comparaison toponymiques sont pour l'instant restés sans réponse définitive, les noms étudiés n'apportant pas de réponse satisfaisante. Il reste cependant très probable qu'il s'agisse d'une statue en pierre à expression hideuse, ou symbolisant une interdiction ou un danger.

Compte-tenu de la personnalité de Frolle, associée à Claudas et à Ponce Antoine (voir ces noms), il est possible d'étendre la recherche à des territoires conquis et soumis par les Wisigoths, à savoir la Touraine et le Berry, après la défaite de Riothame à Déols en 469. Pour étayer cette voie de recherche, il est bon de rappeler que Frolle est qualifié de félon, c'est-à-dire de traître, ce que ne sont ni Claudas ni Ponce Antoine, qui sont des sujets liges et dont la valeur morale est soulignée par la Légende elle-même. Ainsi, le personnage Frolle peut désigner quelqu'un qui a changé de camp, pour se mettre du côté du vainqueur. Il est donc possible qu'il s'agisse d'un responsable d'une unité militaire fédérée qui aurait opté pour le vainqueur après cette bataille de Déols.

La recherche de la racine Laide conduit à un trop grand nombre de racines ressemblantes mais qui n'ont pas la même valeur et ne permet pas de conclure. On trouve en effet des sens en lait- = laid, injure, désagréable, laide = sentier de forêt, -lat = plat, lez- = près de, etc. (Voir A.J. Greimas, Dictionnaire d'Ancien français).

Pour Semblance, on peut citer pour exemples :

- Samblethun, qui est un ancien fief à Coyecques, dans le canton de Fauquembergues. Cité par A. Longnon, au n° 779. Ce toponyme est manifestement hors sujet, car il se trouve sur le rivage de la Mer du Nord, tenu par les Francs.

- Semblançay, nom de hameau dépendant de la commune de Ttranger, sur la rive est de l'Indre, intéressant du point de vue de son environnement géopolitique du Bas-Empire romain. Il se trouve en effet à 40km nord-ouest de Déols, lieu de la défaite de Riothame. Non loin, entre les deux sites, on trouve une Lanterne des morts, sur la commune de Saint-Genou (Sanctus Genulfus). A l'est de Semblançay on trouve Frédille, issu selon Dauzat et Rostaing de Fritilia (villa), d'un nom d'homme gallo-romain *Fritilius. Tout près de Frédille, on trouve Pellevoisin, basé sur pila = breton peul = menhir + voisin = latin vicinus, pour désigner le village du pilier en pierre. A 12km au nord de Pellevoisin, sur le commune de Luçay-le-Mâle, on trouve un lieu-dit l'Allemandière, situé entre deux sources de ruisseaux et qui pourrait désigner aussi bien des Allamanni que des Suèves, sous réserve de vérification de l'ancienneté du nom actuel. Ces lieux se trouvent en Berry, cité tombée aux mains des Wisigoths après la bataille de Déols, en 469.

- Semblançay, commune d'Indre et Loire, commune située à 20km nord-ouest de Tours, sur la rivière Petite Choisille. Le nom est cité par Dauzat et Rostaing : issu de ' de Simpliciaco' au XIè-XIIè siècle, tiré du nom d'homme Simplicius + terminaison -acus., avec pour signification : le fundus de Simplicius. Ce lieu se trouve en Touraine super-ligerienne, cité tombée aux mains des Wisigoths après la bataille de Déols, en 469.

On trouve aussi en Touraine plusieurs toponymes en Gâtine(s), autre forme possible de Essart(s) (voir étude de la Terre Déserte).

Lune : planète - déesse.

- en égyptien : Mên; dont est issu le grec neomènia (nouvelle lune).

- en indo-européen : *mens, *louksna, *skand-

- en grec: Selèné;

- en latin : Luna; vieil-irlandais : lùan.

- en celtique : gaulois: *lugra, gaélique: gealach;

gallois: lleuad, lloer; breton: loar; cornique: lor.

- en germanique : *mænon, anglais Moon, allemand Mond.

Lyre : pour étude de la statuette de Paule, voir les notes concernant Saint-Symphorien (personnage et lieu), Apollon, Dionas / Bacchus, Uaitne.

Marmiadoise : nom de l'épée du duc Frolle d'Allemagne ou de Rion. Il s'agit aussi d'une épée capable de projeter des éclats lumineux. Arthur s'en empare après sa victoire en combat singulier contre Frolle.

Soleil (astre - divinité) .

- Egyptien : ;

- Grec : Hélios;

- Latin : Sol;

- Celtique : gaulois : *saulo; gallois : haul, huan; breton : heol; cornique : howl; gaëlique : grian;

- Germanique : *sunnon; anglais sun; allemand sonne.

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