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Chapitre XVI

Dans la tourmente

( compte tenu de la matière à traiter, ce chapitre est publié en chapitres séparés)

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            4. La Bretagne fait appel à Honorius.

            Les raisons n'en sont pas clairement définies. Mais il y a fort à penser que les Pictes et les Scots, voyant une grande partie de la province romaine de Bretagne ainsi dégarnie des défenses romaines, recommencent à se montrer menaçants et à inquiéter les provinciaux britto-romains. 

            Il est probable qu'à cette occasion ceux-ci demandent à Honorius, qu'ils avaient rallié en s'écartant de Constantin III, de bien vouloir  renvoyer des troupes dans l'Ile afin d'en assurer la protection. Mais Honorius, totalement débordé par le problème wisigoth et par les dissidences internes, est bien incapable de répondre à la demande des Britto-romains, et les exhorte à assurer eux-mêmes leur propre défense. (9) 

            5. Prise et sac de Rome par Alaric. 

            Trop occupés qu'ils sont à s'entre dévorer, les responsables romains ne voient pas se profiler au-dessus de leurs têtes les ombres des faux de l'apocalypse. 

            Alaric, le roi des Wisigoths, n'a toujours pas abandonné son projet initial de s'emparer de Rome. Cela semble être pour lui une idée fixe, et il sait que désormais le fruit est mûr et bon à être cueilli.

            Le 24 août 410, c'est la catastrophe finale. Dans la nuit, Alaric investit la Ville Éternelle et la livre au pillage, au massacre et au feu pendant trois longues journées durant lesquelles ont lieu des scènes d'horreur les plus terrifiantes, comme en témoigne ce passage de St Jérôme :              

          " Elle est prise, la Ville qui a pris l'Univers entier, que dis-je ? elle périt par la famine avant de périr par le glaive, et on a trouvé à faire que très peu de prisonniers. La fureur de la faim a poussé à des nourritures criminelles; les gens se déchiraient mutuellement les membres; une mère ,'a pas épargné son nourrisson et a absorbé dans ses entrailles l'enfant qui en était sorti auparavant ..." (10)

            Le fauve barbare se retire enfin, laissant derrière lui une ville ruinée, exsangue, et dépouillée de la plus grande partie de ses richesses. 

            6. Fin de l'épopée de Constantin III.        

            Celle-ci a lieu dans une confusion totale.

            Gerontius, qui vient de proclamer un nouvel empereur en Espagne, un certain Maxime, attaque le césar gaulois Constant, fils de Constantin III, et le tue à Vienne en Narbonnaise.

            Honorius envoie à son tour contre lui le comte Constance. Gerontius, abandonné à son tour par son armée, est capturé en même temps que sa femme est exécuté. 

            Puis se portant contre Constantin, Constance prend celui-ci au piège dans sa propre capitale, Arelate / Arles. Au bout d'un siège de trois mois, Constantin est capturé et envoyé à Ravenne, à Honorius, qui le fait décapiter, en 411.

            Que sont devenues les troupes britto-romaines qui ont accompagné Constantin en Gaule ... s'il en reste ? Nul ne le sait, et d'aucun tourne ses yeux à nouveau les yeux vers l'Armorique. Pourquoi pas !?

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