MMrs Marteville et Varin,
continuateurs et correcteurs d'Ogée,
1843 : " Ogée assigne à
la cure 10,000 livres de revenu; mais le
Pouillé de 1648 ne lui en assigne que l200,
ce qui est beaucoup plus probable.
- Dans la
première organisation départementale,
Blain était chef-lieu de district.
- On ne croit
pas qu'il y ait eu garnison depuis les
guerres de la Ligue. Quant aux places de
gouverneur ou de lieutenant, c'étaient
des sinécures que le duc de Rohan
donnait à de pauvres gentilshommes.
- La forêt de
la Groulaye contient environ 400 hect.
Elle est close de haies et de fossés. Le
terrain qui est entouré de murs se nomme
le parc. Il contenait jadis un massif de
plus de 60 hect. de futaies magnifiques,
et une prairie de 40 hect. Avant la
révolution on y entretenait, depuis plus
de deux siècles, un troupeau de deux ou
trois cents daims. Ce parc entourait le
château de trois côtés. Il était
traversé par la rivière d'Isac, devenue
le canal de Nantes à Brest.
- Le connétable
Olivier de Clisson n'était point
possesseur du château de Blain par son
mariage avec Marguerite de Rohan. Olivier
de Clisson, dit le Jeune, son aïeul,
avait eu cette terre d'Eudon du Pont et
de Guillaume de Fresnay, ses frères
utérins, nés du premier mariage de
Constance de Pont-Château avec Hervé de
Blain (voy. la note ci-dcssous).
- Le capitaine
du Gouz se nommait Jean de Montauban. Il
portait la qualité d'écuyer et était
seigneur du château du Gouz, vieille
forteresse située en la paroisse de
Maleville. (Voy. ce mot.) L'enceinte
fortement revêtue en maçonnerie se
reconnaît encore, quoiqu'elle soit
actuellement couverte par un bois taillis.
- Le testament
dont parle Ogée porte une vitre; et par
ce mot il ne faut pas entendre une
croisée ni aucune ouverture de fenétre,
mais un vitrail peint qui prenait toute
la grandeur de la fenêtre. Tous les
vitraux dont l'église de Blain était
ornée ont éte brisés dans la
révolution.
- Le duc de
Mercoeur n'assiégea point le château de
Blain, que le vicomte René de Rohan
avait pour ainsi dire abandonné, parce
que tout le pays voisin était dévoué
à la Ligue. On y plaça le capitaine la
Bouillonnière avec quelques hommes
seulement, et le seigneur du Gouz, ou le
Goust, n'eut pas grand'peine à s'en
emparer. II y demeura jusqu'au 21
novembre 1591.
- Blain fut la
patrie des sires de Vigneux, desquels est
issu le célèbre Paul Vigneux,
secrétaire-général du commerce de
Nantes, mort en 1743.
- Il y a foires
le jeudi après Pâques, le 10 août, le
4 octobre et le 2 novembre, le lendemain
si ces jours sont fériés.
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- En 1792, Blain,
menacé par les royalistes, demande un
cantonnement.
- En 1793, la
garde nationale de Nantes envoie un
secours à Blain.
- Les Vendéens
s'emparent dc cette ville après leur
échec devant Nantes.
- Ils l'occupent
de nouveau à leur retour vers la Loire.
- Les
républicains les repoussent sur Savenay.
- Le prince de
Talmont y abaudonne, avec ses cavaliers,
l'armée vendéenne.
- En 1793 , les
chauffeurs commettent de grands exès aux
environs de Blain. (Ext de 1'ouvrage de M.
Duchatellier.)
K. IX V.
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" Blain est
une de ces localités fort anciennement
habitées, et qui ne conservent plus rien
de leur première importance. C'est
aujourd'hui une simple bourgade comme
Carhaix, Corseul, Loc-Mariaker, Jublains,
avec lesquels elle a de nombreux rapports
par la quantité de débris romains qu'on
y rencontre, et par plusieurs voies
antiques qui en sortent. On ignore ce que
Bilain a été sous l'époque gauloise. L'auteur
de cet article se propose, dans une
dissertation commencée, d'établir que
cette ville a dû être la capitale des
Nannètes, dont Nantes était le port (portus
Nannetum, Tab. de Peut.); et peut-être
sera-t-il amené à y placer le Corbilon
de Strabon, avec au moins autant et même
plus de raison que n'en ont eu ceux qui
ont cru trouver à Couëron l'emplacement
de cet antique emporium.
Quoi qu'il en
soit, la présence des Romains et leur
long séjour à Blain ne peuvent faire la
matière d'un doute, et 50 hectares de
terrain dans lequel on rencontre des
tuiles à rebords, des briques, des
poteries rouges et fines, des fondations
de murailles, prouvent manifestement son
ancienne importance, confirmée par les
sept voies qui y arrivent de Nantes, de
Donges, de Port-Navalo, de Vannes, de
Rennes, de Châteaubriant et d'Angers. On
peut raisonnablement conjecturer qu'une
capitale gauloise sera devenue, après la
conquête, une ville romaine florissante
pendant les premiers siècles de l'occupation,
et aura été ruinée dans les divers
bouleversements survenus aux IV et Vè
siècles. L'accroissement de Nantes, dû
à son heureuse position et à son
commerce, accroissement prouvé par des
monuments du règne de Néron, aura été
pour Blain une autre cause de décadence.
II reste de ces
époques reculées, 1° un tumulus placé
dans une prairie, près du Pont-Neuf, sur
le bord de la voie qui allait à Nantes,
et de la route de Blain à Savenay,
actuellement en construction : le peuple
le nomme Pic du Capitaine; 2° un camp
nommé les Garennes, de forme elliptique,
entouré de fossés dont la profondeur
assez considérable se comble chaque jour.
Ce camp, d'environ deux hectares, touche
à l'ancienne enceinte habitée, et est
traversé par le chemin conduisant au
Grand-Pont et au château de Blain dont
nous allons parler.
Ce château, qui
contient avec ses fossés environ cinq
hectares, était une des plus fortes
places de Bretagne. On a dit qu'il avait
été construit au commencement du XIIè
siècle, par Alain Fergent, et cela d'après
un titre tiré du cartulaire de Rdon, qui
apprend qne les moines obtinrent de ce
comte l'exemption pour leurs vassaux d'Avessac,
de Marsac et de Massérac, d'aller
travailler à la construction du château
de Blain, ad aedificationem castri quod
Blaen nuncupatur. Cette construction y
est nommée opus comitis, 1'oueuvre du
comte. Ce titre est de 1108. Malgré ces
expressions assez affirmatives, je suis
persuade qu'Alain n'a fait que
reconstruire les parties ruinées d'un
plus ancien château. On reconnait fort
bien encore 1'ouvrage du XIIè siècle :
c'est la tour du Pont-levis, avec les
deux remparts qui y attiennent, et ce qui
reste du corps de logis, au bout oriental
duquel Olïvier de Clisson fit bâtir, en
1380, une tour sans machicoulis, qui
porte encore le nom de Tour du
Connétable. La tour de 1'horloge,
placée comme donjon, au coin du petit
château, vers le milieu de la grande
enceinte, et entourée en partie d'un
fossé particulier, datait de la même
époque. Elle a été abattue en 1800.
Tout le reste des fortifications,
consistant en cinq tours et quatre
murailles, me parait remonter beaucoup
plus haut que le XIIè siècle, leur
masse étant formée de pierres jetées
dans un lit de chaux et leur revêtement
de pierres carrées d'un grès quartzeux
du pays, taillées au marteau avec soin ,
de cinq à six pouces d'échantillon, et
posées par assises égales, l'une sur l'autre,
mais sans être, comme dans les
constructions romaines, empâtées de
tous côtés dans le mortier. Ces pierres
tiennent à la masse de la muraille par
une queue en coin de huit à dix pouces.
Les rares ouvertures pratiquées dans
cette maconnerie sont ou carrées ou à
plein-cintre parfaitement appareillé.
Ces restes curieux, dont je ne puis
déterminer l'époque, attendent l'oeil
exercé du savant M. de Caumont.
Une autre raison
qui me porte à croire qu'Alain Fergent n'est
pas le premier fondateur du château de
Blain, c'est que, dès avant l'époque
assignée pour cette fondation par le
cartulaire de Redon, il existait des
seigneurs du nom de Blain. Celui qu'on
trouve le plus anciennement mentionné
dans les Preuves de l'histoire de
Bretagne, c'est Guégon. II parait comme
témoin d'un acte d'accord entre les
moines de Marmoutiers et Léon, frère de
Papin, rapporte vers l'an 1090, en
présence d'Alain Fergent, de la comtesse
Ermengarde, sa femme, et des principaux
seigneurs du pays de Nantes, parmi
lesquels figurent notre Guégon. (Guigo
de Bianio), Gauldin de Cliczon, Brient,
fis de Geoffroi de Chasteau-Brient,
Arscoid de saint-Père en Retz, etc. Il
est en effet difficile de comprendre
comment le comte Alain a pu faire d'aussi
importantes constructions dans la lerre,
dans le château même de l'un de ses
vassaux, qui en en était en pleine
possession, et qui les transmit à sa
descendance, comme nous le verrons
bientôt.
On retrouve le
même Guégon en 1133, dans un acte du
Cartulaire de Redon. Olivier de Pont-Château
avait donné récemment aux moines de
redon l'ermitage de Balac et la terre de
Brangoën , en la paroisse de Pierric.
Guégon de Blain, seigneur de tout le
pays situé entre Blain et la Vilaine, et
conséquemment suzerain de Pierric,
confirma cette donation dans la chapelle
de Balac, et assista, peu de jours après,
au concile provincial tenu a Redon par
Hildebert, archevèque de Tours. Les
moines de Redon lui donnent les titres d'homme
très-illustre et de personnage d'un
courage éclatant : Guegonus de Blaigno,vir
valdè illustris et egregiae strenuilatis
homo.
On retrouve en
1203 Hervé deBlain parmi les principaux
seigneurs bretons qui s'assemblèrent à
Vannes, après 1'assassinat du jeune
Artur par son oncle Jean-sans-Terre, pour
délibérer sur les intérêts du pays.
Les actes de cette assemblée n'ont pas
été conservés; c'est l'historien Le-baud
qui a transmis les noms de ceux qui eu
firenit partie. Il donne a Hervé de
Blain le titre de vicornte de Donges,
seigneurie considérable du pays nantais,
possédée alors par Hervé, du chef de
Constance de Pont-Chasteau, sa femme, qui
était fille unique d'Eudon du Pont. On
retrouve Hervé, avec la même qualité,
en 1225, dans l'acte de fondation de la
ville de Saint-Aubin-du-Cormier, parmi
tous les hauts barons de Bretagne réunis
à Nantes par Pierre de Dreux.
Il mourut avant1236.
Dom Morice a recueilli, n° clxviij, le
sceau de Hervé de Blain, portant en
légende + Sigit. Hervei deBlain,
et pour armes, vairé d'azur et d'argent,
à six tires, chargé d'un croissant,
dont la couleur n'est pas déterminée.
Il donne à ce sceau la date de 1277;
mais il n'existait à cette époque aucun
Hervé de Blain, et cette terre était
passée aux Clisson comme nous le verrons
tout à l'heure. Je pense que Hervé
avait chargé son écusson d'un croissant,
pour indiqner son alliance avec Constance
de Pont-Chasteau, dont les armes,
recueillies par Dom Lobineau, n° xxvij
et xxviij, sans indication de coulcurs ni
d'émaux, portent trois croissants
placés 2 et I.
Hervé de Blain
laissa deux enfants de son mariage avec
Constance : l'un d'eux fut nommé Eudon
du Pont, comme son aïeul maternel, et 1'autre
s'appela Guillaume de Fresnay, du nom d'une
terre en Plessé. (Voy. Plessé.) On ne
sait pas bien si Anastase du Pont, qui
épousa Hervé de Volvire, et lui porta
cette terre de Fresnay, était fïlle de
Hervé de Blain et de Constance.
Celle-ci se
remaria, après 1236, avec Olivier de
Clisson, surnommé le Vieil, l'un des
grands seigneurs de Bretagne. (Voy.
Clisson.) Elle en eut Olivier de Clisson
le jeune, qui hérita , vers la fin du
XIIIè siècle, de ses deux frères
utérins, morts sans postérité, et
devint ainsi propriétaire de la
seigneurie de Blain, qui resta dans sa
maison jusqu'à la mort du connétable de
Clisson, en 1407, époque à laquelle
Béatrix de Clisson, sa fllle ainée,
mariée à Alain VIII, vicomte de
Rohan, la fit passer dans cette illustre
famille. Jean de Rohan y reunit, soit par
acquêt, soit par échange, vers 1467, la
tcrre de Fresnay, possédée jusque là
par les Volvire (voy. Plessé); et ces
deux seigneuries, réunies comme elles 1'étaient
originairement au XIIè siècle, sont
restées dans la maison de Rohan jusqu'en
1802. Elles furcnt alors cornprises dans
la vente de tous ses biens de Bretagne,
faite par le duc de Rohan-Chabot, à M.
le comte Janzé , de Rennes. Celui-ci
vendit, en 1804, à M. de Martel, la
terre de Fresnay, et institua sur celle
de Blain, sous 1'Empire, un majorat de
baron. Biz.
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L'article Blain
est le premier dans lequel nous ayons
occasion de parler du travail public en
1841, dans l'Annuaire du Morbihan, par M.
Bizeul.
- Nous en
donnerons ici une rapide analyse. Selon M.
Bizeul, les points principaux autour
desquels rayonnaient les voies romaines
étaient : Blain, Nantes, Rennes, Corseul,
Vannes, Carhaix, quelques autres
localités auxquelles aboutissent des
voies ne pouvant être regardées que
comme secondaircs.
- En partant de
cette hypothèse, l'auteur classe ainsi
les routes qui sortaient de chaque point
:
1° DE BLAIN à
Nantes, à Port-Navalo, à Vannes, à
Rennes, à Chateaubriant, à Angers, à
Donges;
2° DE NANTES à
Blain, à Angers, vers Saumur par la rive
gauche de la Loire, à Poitiers, à Sept-Vert,
à Vue;
3° DE RENNES à
Caviallo dans le Cotentin, à Carhaix par
Caslel-Noëc, à Redon, à Blain, vers
Ploermel, a Carhaix par Loudéac, à
Vannes, vers Fougères, vers Dol, a
Corseul, à Jublains par Ernée, à
Angers;
4° DE CORSEUIL
à Rennes, à Vannes, à Erquy, à Dinard
et Saint-Servan, au Haies-de-Dol;
5° D'ERQUY à
Carhaix, à Lamballe, à Corseul;
6° D'IFFINIAC
à Binic et route, à Pontrieux;
7° DE VANNES à
Corseul, à Blain , à Carhaix , à
Hennebont, à Rennes; à Loc-Mariaker;
8° DE CARHAIX
à rennes, à Rennes (bis), à Vannes, à
Tréguier, à Coz-Yaudet près Lannion,
à Erquy, à la Pointe-du-Raz, à
Plouguerneau, vers Penmark;
9° DE QUIMPER
à Vannes.
- Cette liste,
dans laquelle nous avous conservé en
italique les doubles emplois, au lieu de
les supprimer, peut aider chacum dans la
recherche des voies romaines; et M.
Bizeul ne la donne en quelque sorte, avec
ceux des détails qui lui sont connus,
que comme un programme à compléter.
Nous l'aiderons dans cette entreprise
scicntifique, en indiquant, sous l'article
relatif a chaque commune, les points bien
constatés, et en les désignant ainsi a
l'attention publique.
Des sept voies
romaines qui aboutissaient à Blain, M.
Bizeul n'en décrit que deux dans l'annuaire
de 184l : l'une est celle qui se rendait
à Port-Navalo, 1'autre celle qui
conduisait à Vannes. Les deux voies
semblent, dans tout leur parcours sur la
commune de Blain, n'en avoir fait qu'une,
et l'on peut présumer qu'elles s'embranchaient
!'une sur l'autre au point de la forêt
du Gavre qu'on appelle le Coin de Curun
ou de Curein. A partir de cet endroit,
les routes réunies se confondent
alternativement avec la route royale d'Angers
à Brest, ou s'en séparent, depuis la
Rettière jusqu'au village de la Chaussé.
A 800 m au nord de ce dernier est le
manoir de la Massaie, où l'on voit
les restes d'un camp romain. Elles
coupent ensuite à angle aigü la route
royale ci-dessus désignée, passent à
la Croix-Morin, au village de la Paudais,
et pénètrent dans Blain par la petite
rue de 1'Ecole.
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