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Breizh Bretagne |
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Clisson Cliczon (*Klizon / *Klec'hion) |
pajenn bet digoret e 2003 | page ouverte en 2003 | * forum du site Marikavel : Academia Celtica | dernière mise à jour 21/10/2024 13:47:27 |
Définition : commune
de la Bretagne historique, dans l'évêché de Nantes, en
pays de Clisson, en sud-Loire. Aujourd'hui dans la région administrative non historique dite "Pays de Loire"; département de Loire Atlantique; arrondissement de Nantes; chef lieu de canton; au confluent de la Sèvre Nantaise et la Moine. Superficie :1129 ha. Population : 2000 'communiants' vers 1780; 2563 hab. en 1863; 2820 hab. en 1874; 4179 hab. en 1968; 6500 hab. en 1999; |
Armoiries; blason : * Froger & Pressensé (1996) : "de gueules au lion d'argent, couronné, lampassé et armé d'or". Devise : "POUR CE QU'IL PLECT" (Olivier de Clisson). Brevet d'Hozier. * Editions Flohic (1999) : "ce sont les armes stylisées de la maison de Clisson, surmontées de la couronne murale symbolisant l'union des habitants" |
Paroisse : église sous le vocable de Notre Dame. |
Histoire : * Ogée (1780) : Clisson ; petite ville sur les rivières de Sevre et de Moine, à 6 lieues de Nantes, son évêché, et à 28 lieues de Rennes. Cette ville a une haute-justice qui ressortit au présidial de Nantes. Elle renferme cinq paroisses, qui sont : la Trinité, Notre-Dame, Saint-Jacques, Saint-Gilles et Saint-Brice, sa trêve, et le temple de la Madelaine, commanderie de l'ordre de Malte; les couvents des Cordeliers et des Bénédictines, une subdélégation et une poste aux lettres. Il s'y tient un marché tous les vendredis. On y compte environ 2000 communiants. M. le prince de Soubise en est le seigneur actuel. Les prieurés de la Trinité, de Notre-Dame et de Saint-Jacques dépendent de Saint-Jouan-de-Marne (évêché de Poitiers). L'abbé a conservé la nomination des cures jusqu'en 1774. qu'il les remit à l'évêque de Nantes pour y pourvoir lorsqu'elles seraient vacantes. La cure du temple de la Madelaine est présentée par le commandeur. Ce territoire, fertile en grains, vins et pâturages, est coupé par les deux rivières qui y passent, ainsi que par plusieurs petits ruisseaux qui vont s'y jeter, et qui coulent dans les vallons, où l'on voit de très-belles prairies. Le principal commerce des habitants est de cuir et de papier. Une partie de leur ville est dans les Hautes-Marches. (Voy, Nantes, année 409.) Nous trouvons que Gilard, évêque de Nantes, fut forcé, l'an 855, de se retirer à Guérande , et de céder à Actard son évêché, avec les doyennés de Clisson et de Retz. C'est ce que nous avons trouvé de plus ancien sur cette ville; nous ignorons absolument l'époque de sa fondation. L'an 1105, il y avait à la Trinité de Clisson des moines de l'ordre de Saint-Augustin. Leur maison passa, dans la suite, aux Bénédictins de Vertou, et de ceux-ci à des religieuses bénédictines qui la possèdent aujourd'hui. L'an 1199, Gui de Thouars, époux de Constance de Bretagne, donna la qualité de baron à Olivier de Clisson , comme on le voit dans une chartre de l'abbaye de Villeneuve, en date de l'an 1205. En 1223, Olivier, chevalier, seigneur de Clisson, fit bâtir le château de cette ville sur un rocher, auprès duquel la rivière de Moine tombe dans celle de Sevré. Cette place, petite mais très-forte, n'a qu'une seule entrée, qui est du côté de la ville. Dès que le château fut achevé, il fit aussi fermer la ville de murailles, pour la mettre en état de se défendre des attaques de ses ennemis. L'an 1257, Jean Ier, surnommé le Roux, duc de Bretagne, fit la guerre aux barons de son duché, et fit raser plusieurs châteaux qui appartenaient au seigneur de Clisson. Celui de cette ville n'eut pas le sort des autres; mais, en 1260, il fut saisi par le duc, en vertu d'un arrêt du Parlement de Paris, que ce prince obtint pour cet effet. Le traité de mariage entre Olivier de Clisson, petit-fils
de celui dont on vient de parler, et Blanche de Bouville,
fut passé l'an 1320. De ce mariage sortirent deux
enfants : le premier, nommé Garnier de Clisson,
fut un des plus sages et des plus vaillants chevaliers de
son temps; le second, nommé Olivier, fut fait
prisonnier, en 1344, au siège de Vannes, en combattant
pour Charles de Blois contre Jean de Montfort. Il fut
échangé quelque temps après, et se rendit à Paris,
dans le dessein d'assister à un tournoi qu'on y
préparait. Le roi, informé de son arrivée, le fit
arrêter et lui fit trancher la tête. Son crime était d'avoir
engagé sa foi au roi d'Angleterre, qui l'avait fortement
sollicité à ce sujet. Après l'exécution, sa tête fut
portée à Nantes, attachée au bout d'une longue lance,
et placée sur une des portes de la ville. ( Voy. Nantes,
année 1344.) Ce seigneur avait épousé Jeanne de
Bouvines, de laquelle il eut un fils nommé, comme lui,
Olivier de Clisson. Celui-ci est connu en France par
mille actions éclatantes : Le roi de France Charles V mourut le 16 septembre 1380, et ordonna, en mourant, de donner l'épée de connétable à Olivier de Clisson, dont il loua le courage et la fidélité. En conséquence, ce seigneur fut fait connétable au sacre du roi Charles VI, à Reims, le 25 octobre suivant, à la place de du Guesclin, qui était mort au siège de Randan, dans le Gévaudan, le 12 juillet de la même année. Olivier, devenu connétable, fit achever les remparts qu'Olivier de Clisson, son trisaïeul, avait fait commencer, comme nous l'avons dit, pour renfermer la ville de Clisson. Ils paraissent encore aujourd'hui; mais ils sont en très-mauvais état. En 1382, Olivier de Clisson commandait l'armée française à la bataille de Rosebec , donnée contre les Flamands dans le courant de décembre, où quarante mille ennemis restèrent sur la place. Au mois de janvier 1388, Marguerite de Clisson , fille du connétable, épousa le comte de Penthièvre. Clisson faisait alors la guerre au duc Jean IV, qui l'avait arrêté dans son château de l'Hermine, à Vannes, de la manière la plus indigne, et avec le dessein de lui donner la mort. (Voy. Vannes, année 1387.] Quelque temps après, Jean IV et Olivier s'étant trouvés à la cour de France, le roi Charles VI voulut les réconcilier, et, pour y parvenir, il les invita à manger avec lui. On dit que, pendant le repas, le roi prit une coupe, et qu'après avoir bu, il la remplit de vin et la présenta au duc, en le priant d'en boire une partie et de donner l'autre au connétable : ce qui fut exécuté sur-le-champ. Olivier, se croyant en danger de mort par une blessure qu'il avait reçue, fit son testament à Paris, où il était alors, l'an.... Ce testament fait monter les richesses de ce connétable, en effets mobiliers, à plus d'un million cinq cent mille livres; ce qui ferait aujourd'hui une somme de dix-huit millions. L'église de Notre-Dame de Clisson fut bâtie et érigée en paroisse par les premiers seigneurs de la ville. Olivier ordonna, par son testament, fait à Josselin le 5 février 1406, de fonder dans cette église un collège de chanoines ou chapelains séculiers, composé d'un doyen, six chanoines, six semi-prébendes, six chantres et quatre enfants de chur. Il donna, pour cette fondation, toute la terre et châtellenie de Montfaucon, qu'il avait conquise, et se réserva, à lui et à ses successeurs, la présentation et le patronage de ces bénéfices. Le connétable donna à la même église, par son testament., une image de la sainte Vierge, en argent, qui, si nous en croyons Dom Morice, pesait vingt marcs; d'autres disent seulement dix. Il laissa deux mille livres pour distribuer aux pauvres des seigneuries de Josselin, Clisson, Blain et Broons, et défendit de ne plus lever des guets par deniers sur ces terres, à commencer dès le jour de la présente défense. Il chargea aussi Jean Rairant de solliciter auprès du pape Grégoire XII la confirmation de la fondation ci-dessus, et celle du couvent des Cordeliers, qu'il avait ordonné de fonder dans la même ville de Clisson, et lui laissa cent livres pour en payer les bulles et les lettres. La collégiale de Clisson ne fut confirmée qu'en 1412. Quelque temps après, on annexa à ce chapitre l'église paroissiale de Notre-Dame, pour terminer les différents qui s'élevaient sans cesse entre le curé et les chanoines. On célèbre la dédicace de Notre-Dame le 23 février; mais nous ignorons l'année de l'établissement de cette paroisse. Clisson mourut dans son château de Josselin, le 2l avril 1407, et fut inhumé, le 26 du mois de juin suivant, dans l'église de Notre-Dame de la même ville, où l'on voit encore son tombeau (1). Ainsi finit ce guerrier si redouté des Anglais, qui l'appelaient le boucher de l'armée française. Il fut l'ami , le frère d'armes et le successeur de du Guesclin dans la charge de connétable; mais il ne faut pas confondre les mérites de ces deux hommes. Du Guesclin avait toutes les vertus, et Clisson avait bien des vices : inflexible dans sa haine, et prêt à tout sacrifier à sa vengeance, il aimait mieux se plonger, avec sa patrie, dans une multitude de maux, que de fléchir devant son souverain. Sa cruauté le fit haïr de ses ennemis, et son avarice, de ses vassaux et de ses soldats, dont il retenait souvent la paie pour se l'approprier. Ce fut par ce dernier moyen qu'il s'acquit une fortune si considérable ; mais, en blâmant ces vices honteux, nous ne pouvons nous empêcher de rendre justice à son courage, ------------- ******************** p. 186 à son activité, à son habileté, à son expérience dans les armes, et surtout à son zèle et à sa fidélité pour sa patrie. Ces vertus rachètent bien des défauts, et lui vaudront sans doute une place distinguée dans la mémoire des hommes, et surtout des Français. (Voy. Josselin.) (1) Au mois de septembre 1410, les Cordeliers de Clisson furent fondés par Marguerite, comtesse de Penthièvre, en exécution du testament du connétable son père, dont on vient de parler. Au mois de septembre 1420, Richard de Bretagne, frère du duc Jean V, assiégea les ville et château de Clisson, on s'étaient réfugiés plusieurs rebelles, qui se soumirent aussitôt. Le duc leur accorda une amnistie, et donna la ville à Richard, son frère, par lettres datées de la même année (2). Les articles du contrat de mariage entre Guillaume de Châlons, fils aîné de Louis, prince d'Orange, et Catherine de Bretagne, furent arrêtés au château de Clisson , le 15 février 1438. Richard de Bretagne, comte d'Etampes, n'eut pas la consolation de voir l'accomplissement de ce mariage : il mourut dans ce château le 3 juin suivant; son corps fut porté à Nantes, où il fut inhumé dans l'église cathédrale de celle ville, à côté du duc Jean IV, son père. En 1442, François Ier, successeur de Jean V, son père, réunit les terre, seigneurie et châtellenie de Clisson au domaine de la couronne ducale. L'an 1464, le duc François II fit réparer le château et les murs de Clisson, et y mit une forte garnison. Le 27 juin 1472, ce duc épousa en secondes noces, dans la chapelle de Saint-Antoine de Clisson, Marguerite de Foix, fille de Gaston, roi de Navarre, prince de Béarn et comte de Foix. En 1487, les ville et château de Clisson appartenaient à François d'Avaugour, qui les donna au roi Charles VIII. Le monarque donna pour récompense à d'Avaugour une compagnie de quarante lances; il mit dans la ville une forte garnison, qui fit des courses dans la campagne des environs et causa de grands désordres. Le duc en ayant été informé, fit assembler des troupes, dont il donna le commandement à Guillaume-le-Roux, chevalier, seigneur de Fromenteau dans la paroisse de Vallet, et à François du Borg, seigneur de la Haye-Fouassière, qui marchèrent vers Clisson pour en contenir la garnison. Charles VIII partit de Nantes le 14 avril 1491, pour se rendre à Clisson. (Voy. Nantes.) L'an 1563, il y avait à Clisson un ministre protestant. L'an 1588, les troupes du roi Henri III assiégèrent cette ville, alors soumise au duc de Mercur, qui l'avait si bien pourvue d'hommes et de munitions, qu'elle résista long-temps aux attaques des assiégeants. En 1595, il y avait dans le château de Clisson, qui appartenait alors au comte de Vertus, un prisonnier nommé Hurtaut, fort aimé du duc de Mercur, qui voulut assiéger cette place pour délivrer son ami ; mais on convint de rendre le prisonnier, et la ville ne fut point assiégée. L'hôpital de Clisson, situé dans le territoire de Getigné, fut bâti Pan 1623; et, en 1645, les religieuses bénédictines furent établies dans cette ville (3). (1) Ses grands biens furent partagés entre ses deux filles, mariées, l'une au vicomte clé Rohan, l'autre au comte de Penthièvre. (2) Lorsque Richard assiégea et prit Clisson, il l'avait reçu de son père, le duc Jean Y, en partage des biens confisqués sur les Penthièvre après l'odieuse trahison de Marguerite de Clisson, veuve du comte de Pcnthièvre, et ses fils. [ V. l'Abrégé de l'Histoire de Bretagne, p. 154.) ---------- (3) De 1474 a 1746, Clisson était resté dans la maison d'Avaugour. Il passa alors dans la famille des Rohan Soubise , et y resta jusqu'a. la Révolution. **********************************************
********************************************** * Marteville et Varin (1843) : CLISSON (Notre-Dame, ecclesia beate Mariae de clicio; Saint-Gilles, ecclesia sancti Aegidii de Clicio; la Trinité, ecclesia beatissim Trinitatis), ville; commune formée de l'anc. par. de ce nom; aujourd'hui cure de 2è classe; chef-lieu de perception; bureau d'enregistrement; brigade de gendarmerie à pied; bureau de poste et relai ; en 1790, chef-lieu du district de ce nom. Limit. : N. et O. Gorges; E. Monzillon; S. Getigné. Princip. vill. : la Dourie, la Sausais, la Suardière, le Pertuis-Fouques, les Brébionnières. Superf. tôt. 928 hect. 48 a., dont les princip. div. sont : ter. lab. 462; prés et pat. 155; vignes 147; bois 25; verg. et jard. 43; sup. des prop. bât. 13; cont. non imp. 80. Const. div. 343. Moulins 2 (de Jardeaux à eau). >>> L'église Notre-Dame a la cure; l'église de la Trinité a une desservance. Il y avait autrefois une maladrerie de fondation ducale et à présentation du roi; elle valait 600 liv. Ogée a peut-être beaucoup abrégé l'histoire de Clisson. A la vérité, après l'union de la Bretagne à la France, ce magnifique château perdit beaucoup de l'importance qu'il avait comme l'un des remparts de la province. Cependant il est impossible d'oublier que François II y naquit et en fil long-temps sa résidence favorite. La cour brillante qui entourait ce prince a laissé la de nombreux souvenirs, pour la plupart plus galants que sérieux. Sur les bords de la Moine, en un lieu qui a conservé le nom de Prairie des guerriers, que de fois le duc prit part aux tournois splendides, aux joults chevaleresques. C'est en la chapelle de Clisson que le même prince épousa en secondes noces Marguerite de Foix, fille de Gaston IV. En 1205, Philippe-Auguste, el peu de temps après Louis IX et la reine Blanche, firent séjour à Clisson. Louis XII, alors duc d'Orléans, vint y chercher un asyle; Charles VIII et la duchesse Anne y donnèrent les fêtes les plus splendides; enfin, François Ier, Charles IX, Catherine de Médicis, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV ont tour à tour visité cette antique demeure. Lorsqu'arriva l'insurrection de là Vendée, Clisson fut un des points que la guerre civile désola le plus. Successivement il fut pris et repris par les républicains et par les Vendéens ; assiégé par ceux-ci en 1793; témoin de sept combats qui leur sont livrés par les Nantais; enfin, repris le 17 septembre de cette même année par les républicains, sous les ordres de Canclaux. D'horribles souvenirs se rattachent à cette triste époque. Les blessés et les officiers de santé de l'armée républicaine, laissés en arrière par Canclaux, sont égorgés par les Vendéens. Plus tard de déplorables représailles font payer a ceux-ci le sang inutilement versé. Des Vendéens s'étaient réfugiés dans les souterrains du château; traqués par les républicains, ils furent tous précipités dans un puits qui était au milieu de l'ancienne cour d'honneur. La plume se refuse à décrire les scènes horribles qui accompagnèrent cette cruelle boucherie!! Ce puits a été comblé; à la place où il était s'élève un chêne vénéré dans le pays. Après les guerres de la Vendée, Clisson n'était plus que ruines et que décombres, qu'un lieu dans lequel on se hasardait à peine, et la petite ville qui est de l'autre côté de la Sèvre était pour ainsi dire une prison de laquelle les habitants osaient a peine sortir, lorsqu'un Nantais, M. Çacault, revenant de Rome, où il avait cultivé les arts, fut frappé du délicieux paysage qui se déroule sur les collines qui penchent vers la Moine et la Sèvre. Il acheta une maison ruinée, et s'y établit. Bientôt cette retraite devint un musée que de toutes parts les artistes et les amateurs accoururent visiter. On construisit de tous côtés; les ruines firent place à une civilisation avancée, et ces lieux étaient déjà célèbres, lorsqu'on 1807 M. Lemot, l'un des statuaires dont la France s'honore le plus, acquit le vieux château de Clisson, et le sauva du vandalisme de la bande noire. - A partir de ce jour, cette localité a pris un nouveau développement, et nul ne peut venir visiter la Bretagne sans visiter en même temps Clisson. « Lorsqu'on entre dans la ville, mille points de vue charmants se présentent à la fois. On cite surtout aux étrangers la Garenne, qu'a si bien ornée son possesseur; et c'est presque là seulement que se bornent les promenades de la plupart des curieux. Mais si l'on veut voir la nature abandonnée à elle-même, si l'on veut enfin se faire une idée de Clisson, il faut en visiter les alentours. On commence par les rives de la Moine, le plus capricieux et le plus varié peut-être de tous les ruisseaux tributaires de la Sevre. On s'y rend par la maison Valentin, dont le perron domine la partie la plus voisine de l'embouchure de cette petite rivière. Ce qu'on en découvre est un canal étroit, ombragé en partie de saules, dont les branches pendantes flottent sur l'eau paisible. En face est un jardin en terrasse, et, sur le flanc de la colline, des rochers carrés, assis en gradins à diverses hauteurs, s'associent à quelques arbres. « On sort dans le parc, à mi-côte, on erre sous de grands marronniers, et au bas s'alignent des peupliers formant un rideau, qui cache et fait désirer la vue de la Moine qui traverse ce parc. Des rochers éboulés sont descendus dans le fond du bassin, des joncs végètent dans leurs interstices; quelquefois ces rochers se réunissent en un îlot, qu'ombragent de légers groupes d'arbres. En approchant de la rivière, le coteau , qu'on remarquait en la côtoyant, se débarrasse des marronniers et se hérisse d'un amas de rochers irréguliers entassés les uns sur les autres. « Au-dessus de ces ruines naturelles on aperçoit une vieille masure qui fait suite à leur escarpement. S'il n'y a pas de paysage vraiment intéressant sans qu'il y ait des ruines, on peut dire aussi qu'il y a peu de ruines qui s'allient aussi bien au paysage que celles du château, qui, ne cessant de se faire apercevoir, jette dans l'âme tant de réflexions. Ce qui rend surtout ce paysage à jamais célèbre, dit un breton (M. Huet), c'est la profusion avec laquelle la nature s'est plu à y réunir des beautés de tous les genres, beautés qui sont aussi de tous les siècles, de tous les âges, de tous les goûts; auxquelles personne ne peut être insensible; auxquelles, depuis le Poussin, aucun artiste ne peut s'empêcher de venir rendre hommage. « Il est en effet probable que le Poussin, qui a peint plusieurs vues de Nantes, avait soigneusement étudié les sites de Clisson. On les retrouve du moins dans la plupart de ses compositions. Le paysage de son tableau de Diogènie brisant sa tasse est une vue exacte du château de Clisson : c'est une remarque de M. Lemot, et cet académicien, qui a long-temps habité l'Italie, ne trouve que Tivoli, l'ancienne Tibur, qu'on puisse comparer au Clissonnais. Ce sont ici, comme dans les Apennins, des coteaux ombragés ou couverts de vignes, de fraîches vallées, des retraites solitaires, des rivières, des ruisseaux, des cascades, des lacs, des grottes, des rochers; le chêne étalant le luxe de son feuillage; le peuplier s'élançant dans les airs; des fabriques isolées au milieu des vallons, ou groupées en amphithéâtre sur les collines parmi des masses de verdure. Chaque site, chaque instant, varient les effets de la lumière; chaque pas offre de nouveaux points de vue et des accidents pittoresques de différents genres. C'est un vaste tableau dont toutes les parties sont harmonieusement liées, et dont chaque partie peut s'isoler pour former plusieurs tableaux. « En se rendant des rives de la Moine à celles de la Sèvre, la ville de Clisson paraît sous l'aspect le plus agréable; elle forme un demi-cercle; le château, qu'on ne peut perdre de vue dans quelque lieu qu'on soit, occupe l'extrémité de cet arc. A côté de lui est un temple, construit à la place de l'ancienne chapelle de Saint-Gilles, où ont été déposées les cendres du sénateur Cacault et celles de son frère; de l'autre côté, la ville se montre tout entière avec ses clochers à l'italienne. La maison Valentin parait au nord avec ses belvéders, ses fenêtres en cintre, ses terrasses, ses arcades qui jettent tant de jour dans l'architecture et qui rappellent le beau climat et les constructions riantes de l'Italie. « Au milieu des arbres frais et touffus qui s'élèvent du fond du vallon, ou qui revêtent la pente des coteaux , on aperçoit de jolies fermes : leurs toits rouges, leur construction pittoresque, donnent à la contrée un air étranger qu'augmentent encore les pointes droites et immobiles des mélèzes, des sapins et des cèdres. Sur les bords de la Sèvre, des bornes milliaires retracent une voie romaine; des lilas, des rosiers bordent des sentiers qui conduisent à la grotte d'Héloïse, et une pyramide surmontée d'une croix rend hommage à l'amour que les habitants de la Vendée ont conservé pour la religion de leurs pères. « Après avoir visité la grotte d'Héloïse, la chaumière et le temple de Vesta, la belle maison de M. Lemot vient soudain frapper les regards. Placé dans une situation admirable, ce bâtiment élégant a été construit sur les dessins du fils de l'ami de M. Lemot, M. Bouchet. Sa façade, d'un style à la fois simple et majestueux, est surmontée d'un charmant belvéder qui domine tout le pays. C'est de là que l'homme de bien, qui donnait la vie à tout ce paysage, aurait embrassé d'un coup-d'il toute la contrée qui lui devait son bien-être; c'est dans cette enceinte que l'ami et le rival des plus célèbres artistes français eût rassemblé souvent les hommes distingués que son nom eût attirés dans ces lieux; mais un instant a tout détruit !... Ce bâtiment demeure inachevé : puisse son fils réaliser un jour ses brillants projets ! « En face de cette maison on aperçoit le temple où reposent les restes de M. Lemot; et, tout près de là, une colonne qui supporte le buste de sa statue de Henri IV; rapprochement heureux qui semble dire au spectateur : Ici voilà sa tombe, et là son immortalité. « Sur la droite de ce délicieux panorama apparaissent les hautes tourelles de l'antique château du connétable, avec leur couleur rougeâtre et leurs créneaux festonnés de lierre; plus loin, ou découvre sur un coteau élevé l'ancien musée des frères Cacault; et, si le voyageur demande où était la demeure du premier bienfaiteur de Clisson, de celui qui en révéla les beaux sites à l'admiration des étrangers, et consacra sa fortune à réparer dans cette petite cité les maux qu'avait causés la guerre civile, les vieillards vous montreront une modeste chaumière qui, non loin du musée, paraît à travers le feuillage. C'est là que celui qui fut le représentant de la nation française près des souverains étrangers venait oublier son rang, sa dignité, et cacher sa vie au milieu de ces vallons qu'il chérissait, de ces bons campagnards qu'il avait rappelés dans leurs foyers. « C'est près de la porte du sud, à demi démolie, ornée de deux tourelles de briques, et qui sert aujourd'hui de porte de ville, que commencent les murailles fortifiées qui environnaient le château de Clisson et les maisons qui s'étaient groupées à ses pieds. Ces murailles, qui défendent encore la ville, ont été élevées par Olivier Ier de Clisson, augmentées par le connétable et réparées par François II, duc de Bretagne. Du point où l'on est, on peut étudier la savante combinaison de ces fortifications, qui datent d'une époque antérieure à la découverte de l'artillerie, et qui font encore l'admiration des ingénieurs. A côté de cette porte, on monte sur le boulevart, garni d'arbres dans sa longueur, et qui offre une promenade paisible dans un lieu qui a vu tant de combats. On arrive aux secondes douves, remplies d'acacias, de pins, et on s'introduit par la petite porte de l'esplanade, sur laquelle s'attachent des graminées, des violiers, et où deux pieds de lierre gravissent de chaque côté, pour remplacer par des colonnes naturelles celles que le temps va achever de détruire. L'entrée ordinaire est par la grande porte du nord; elle est accompagnée d'une plus petite qui, comme elle , avait son pont-levis. A gauche, des lierres descendent en guirlandes sur ces murs antiques, et cet arbuste, dont les anciens couronnaient les déités champêtres, tapisse aujourd'hui, de ses festons toujours verts, ces débris dont la structure massive n'atteste que le génie belliqueux des temps féodaux. Les créneaux mutilés laissent à découvert, au-dessus d'eux, les branches de deux ormeaux. On passe dans la première cour, toute garnie d'arbres : on y rencontre partout les vestiges des ravages des hommes, aussi terribles, mais moins éloquents que les injures du temps. Au milieu de ces restes d'une grandeur qui n'est plus, on remarque des bâtisses récentes. Sur la gauche, on descend dans des caveaux humides : c'étaient des cachots qui ne recevaient le jour que par des grilles. Si l'on veut pénétrer dans le lieu où se retiraient les anciens possesseurs du château, il faut revenir sur ses pas. On entre dans un bastion que protègent deux ormes, dont la vieillesse témoigne si bien de la vétusté de ces ruines. Après avoir franchi dix portes , dont plusieurs sont garanties par des ponts-levis et des herses ménagées dans des murs de dix pieds d'épaisseur, on parvient à la dernière cour. C'est là que se trouvaient les habitations de ces guerriers qui faisaient une prison de leur séjour, et qui ne se croyaient en sûreté que lorsqu'ils étaient inaccessibles ....................,. » Le soleil luit maintenant dans ces tours, qui ne recevaient le jour que par d'étroites ouvertures. Le vent siffle dans ces salles désertes, où résonnait si souvent le cliquetis des armes. Les plantes sauvages escaladent ces remparts éboulés, où flottaient les bannières orgueilleuses. Ces murs, qui avaient résisté tant de fois aux attaques de l'homme, n'ont pu soutenir les assauts du temps. « Les fenêtres, partagées par une croix de pierre, la forme des créneaux, des mâchicoulis, le plan même de l'édifice, tout annonce celte architecture sarrazine, née dans des climats plus doux et qui parait étrangère sur ce sol humide. En effet, le plan, l'élévation et les détails du château de Clisson ont complètement le caractère de l'architecture moresque, dans toute sa pureté. M. Cassas, peintre distingué , célèbre par ses belles aquarelles, dont plusieurs, représentant des vues de la Grèce, appartiennent à M. le comte de Brosses, a remarqué que la forme des créneaux et des mâchicoulis de ce château était parfaitement semblable à ceux du château de Cézarée, dans la Palestine, vulgairement appelé la tour des Pèlerins, qu'il a vu et dessiné. Ce n'est point à un goût plus épuré dans les arts, ce qui n'est jamais que l'effet des progrès de la civilisation, que l'on dut, dans ces siècles barbares, cette innovation subite et extraordinaire dans l'architecture de ces habitations féodales, mais bien à un noble sentiment d'orgueil. Les chevaliers croisés, de retour dans leur patrie, voulurent, sans doute, transmettre à leurs descendants les glorieux souvenirs de leurs faits d'armes, en construisant leurs forteresses à l'imitation de celles que leur valeur avait enlevées aux infidèles clans l'Orient ; et c'est à cette époque qu'il faut faire remonter l'usage de placer des croix au milieu des ouvertures qui recevaient le jour; ce qui fit ensuite donner le nom de croisées à ces ouvertures (1). » Nous n'avons rien à ajouter à cette description; elle nous semble rendre parfaitement l'aspect de ce pays délicieux. Duboueix, qui, outre plusieurs mémoires insérés dans les journaux de médecine, a publié un volume sur l'électricité médicale, est né à Clisson. II y a dans cette ville une certaine industrie. Outre plusieurs filatures de coton, outre quelques tanneries et papeteries, Clisson fabrique des étoffes de laine ou calmouks qui portent son nom. Un service actif d'omnibus lie Nantes et Clisson; il en part plusieurs chaque jour. II y a foires le lendemain de la mi-Carême, le lendemain de l'Ascension , les vendredis après la Fête-Dieu, après la Madelaine, après la Saint-Luc, après la Saint André, enfin le premier vendredi de septembre; le lendemain, si l'un de ces jours est férié. Ces foires sont assez suivies; le principal commerce qui s'y fait est celui des chevaux et des bestiaux. Marché tous les vendredis, depuis les jours gras jusqu'à la Madelaine; marché spécial pour les grains le mardi et le vendredi. La route départementale n° 2, de la Loire-Inférieure, dite de Nantes à Poitiers, par Clisson, traverse la ville. Géologie : sol granitique. Près du château de Clisson, dans le granitée altéré, on trouve de la chaux fluatée. Archéologie : D. Morice. Preuves, t. 1, col. 60, 116, 511, 1111; t. II, col. 540, 575, 779, 780, 785, 818, 1044, 1049, 1050, 1073, 1154, 1418, 1567; t. III, col. 238, 348, 408, 409, 453, 540, 601, 834, 1020, 1021, 1558. On parle le français. ********************************************** * M.N Bouillet (1863) ... Elle beaucoup souffert pendant les guerres civiles de la Vendée; elle perdit alors la plus grande partie de sa population. Héloïse y séjourna" |
Patrimoine.
Archéologie : seules les fenêtres ouvertes ont des liens actifs
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Étymologie : * Marteville et Varin : "ecclesia beatae mariae de Clicio ( = église Notre Dame); ecclesia sancti Aegidii de Clicio ( = église saint ***); * Dauzat et Rostaing (1963-1978) : report à Clécy. >>> Clécy, Calvados; Cliciacum, 860; du nom d'homme lat. Cliccius et suffixe -acum; - avec suffixe -onem : Clisson, canton de Loire-Atlantique (Clizun, 1075; Clicio, 1152). - J.Y Le Moing (1990) : * Editions Flohic : "du mot clisse, treillis de branches, d'où enclos entouré de haies entrelacées". - Phil. Saupin : --------- - JC Even : voir le mot breton Cleuzioù, qui désigne un endroit clos, à la fois par un fossé et par une palissade. |
Personnes connues | Tud brudet |
Olivier de Clisson |
Armorial * Ardamezeg
Héloïse | Clisson | l'Enfant | Guillaume de Macé | Jean Pantin | |
Olivier de | originaire d'Anjou; seigneur de Louzil référencee en 1670; six générations; paroisse de Clisson "d'azur à une bande d'argent, cotoyée de deux cotices d'or" "en glazur e sourin en arc'hant, hedet gant div c'housourin en aour" 1500; 1770; 1787 (PPC) |
sénéchal de Clisson en 1499 seigneurs de Janciou, en Saint-Hilaire-des-Chaléons; de la Bourdinière et la Templerie, en Château-Thébaud (PPC) |
originaires d'Anjou seigneurs de la Hamelinière, du Boisrouault et de la Gaudinière, en Mouzillon; de Landemont, paroisse de ce nom; de la Guère, en Saint-Géréon; de la Verrie, en Belligné; du Verger, de la Rouaudière, de la Villeraud, de Lauvinière, en Mésanger; de la Noë-de-Passay, en la Chevrollière; de Gras-Mouton, en Château-Thébaud; des Navinaux, en Vertou; du Plessix-Moussard. "d'argent à la croix de sable, cantonnée de quatre molettes de gueules" "en arc'hant e groaz en sabel, ur rodig-kentr en gwad ouzh pep konk" devise / ger ardamez Crux dux certas salutis références et montres de 1430 à 1543 Jean Pantin, capitaine de Clisson en 1477 (PPC) |
Vie associative | Buhez dre ar gevredadoù |
Communes du canton de Clisson | Kumunioù kanton Klison | |
Boussay | ||
Clisson / Cliczon | *Klison / *Klec'hion |
|
Gétigné | ||
Gorges | ||
Monnières | ||
Saint-Hilaire-de-Clisson | ||
Saint-Lumine-de-Clisson |
Communes limitrophes de Clisson / Cliczon |
Parrezioù tro war dro *Klison / *Klec'hion |
Gorges | Mouzillon | Gétigné | Saint-Hilaire de Clisson |
Sources; Bibliographie : * OGEE : Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne; vers 1780; * A. MARTEVILLE et P. VARIN, vérificateurs et correcteurs d'Ogée. 1843. * M.N BOUILLET : Dictionnaire Universel d'Histoire et de Géographie. Librairie L. Hachette et Cie. Paris. 1863. * Adolphe JOANNE : La Loire Inférieure au XIXè siècle. 1874. continué et commenté par Christophe BELSER : Loire-Atlantique. Editions C.M.D. 2000. * Albert DAUZAT et Charles ROSTAING : Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France. Librairie Larousse, 1963; Librairie Guénégaud, 1978. * Éditions ALBIN-MICHEL : Dictionnaire national des communes de France. 1970. Recensement de 1968. * Jean-Yves LE MOING : Noms de lieux bretons de Haute Bretagne. Coop Breizh. 1990. * Michel FROGER et Michel PRESSENSE : Armorial des communes de Loire Atlantique. Froger SA. 1996. * Éditions FLOHIC : Le patrimoine des communes de la Loire-Atlantique. 1999. * J.L RAMEL et A.J RAUDE : Liste des communes du département de Loire-de-Bretagne. Maezoe-Heveziken. 2003 |
Liens électroniques des sites
Internet traitant de Clisson / Cliczon /
*Klizon / *Klec'hion * lien communal : * forum du site Marikavel : Academia Celtica * Autres pages de l'encyclopédie Marikavel.org pouvant être liées à la présente : http://marikavel.org/heraldique/bretagne-familles/accueil.htm http://marikavel.org/broceliande/broceliande.htm * solidarité nationale bretonne avec le département de Loire Atlantique : Loire-Atlantique * sauf indication contraire, l'ensemble des blasons figurant sur cette page ont été dessinés par J.C Even, sur bases de GenHerald 5. * Introduction musicale de cette page : Bro Goz Ma Zadoù, hymne national breton, au lien direct : http://limaillet.free.fr/MP3s/BroGoz.mp3 hast buan, ma mignonig, karantez vras am eus evidout vas vite, mon petit ami, je t'aime beaucoup go fast, my little friend, I love you very much |