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La meilleure conclusion que l'on puisse proposer est à mon avis celle qui consiste à refaire la synthèse du texte de Nennius, à partir des éléments historiques et géographiques issus des analyses précédentes, et ceci dans un langage correspondant à notre façon actuelle de penser. Voici donc le canevas reconstitué : En 383, Magnus Maximus, un espagnol en poste en Bretagne, se fait proclamer empereur, avec le soutien de sa belle-famille et de la légion locale, la XXème légion Valeria Victrix, composée essentiellement de Cornovii. Après être passé en Gaule et s'être emparé du pouvoir, Maxime gratifie ses fidèles soldats bretons de territoires dans le nord-ouest de la Gaule, territoires qui font face au sud-ouest de l'Île de Bretagne, c'est-à-dire en communication directe avec leurs fiefs insulaires. Les territoires ainsi octroyés sont prélevés sur celui de la cité des Ossismes, selon les points de repères : - la source du Leff, qui se trouve au-delà, à la verticale et au nord de la cime de Kerchouan; - le site d'Étables-sur-Mer, c'est-à-dire l'ensemble de la côte de Binic à Tréveneuc; - le Menez-Hom. Le tracé de la limite est donc le suivant, en partant de la baie de Saint-Brieuc : - Pommorio (Tréveneuc), - Bois de la Salle (entre Pléguien et Lantic), - confluent du Leff et du Dourmeur, - le Leff, jusqu'à sa source à Penpoulo, en Le Leslay, - la ligne des crêtes et de partage des eaux des monts d'Arrée, - forêt de Beffou (source de l'Aulne, aux points de jonction avec la route de Carhaix au Yaudet), - la rivière Aulne sur l'ensemble de son cours jusqu'au Menez-Hom et jusqu'à l'embouchure de la rade de Brest. Le nouveau territoire breton est constitué par l'ensemble des terres situées au nord de cette ligne. La ligne de crêtes ainsi établie, allant du Leslay à la forêt de Beffou, épouse à peu de chose près ce qui sera plus tard la limite des évêchés de Cornouaille et de Trégor. Les différences les plus marquantes se trouvent au niveau de Saint-Connan - Saint-Gilles-Pligeaux - Kerpert, d'une part, et de Bulat-Pestivien, d'autre part. Il s'agit dans chaque cas d'une transgression de l'évêché de Cornouaille sur la zone géographique du Trégor. Autrement dit, on peut définir la zone bretonne de deux façons : a) Elle occupe l'ancien territoire des Ossismes, sauf : le pays de Quimper jusqu'à l'Aulne, le Poher (pays de Carhaix, de l'Aulne jusqu'à l'Oust) et le sud du Goëllo (de Tréveneuc au Gouët), cette dernière partie étant rattachée à la cité des Curiosolites; b) Elle correspond à la frange littorale maritime nord et nord-ouest de la cité des Ossismes, à savoir : la moitié nord du Goëlo, de Plouha à Bringolo, l'ensemble du Trégor et du Léon, le Poher occidental (de l'Aulne aux monts d'Arrée) et la zone comprise entre le Léon actuel, les monts d'Arrée, l'Aulne et la rade de Brest.
Cette zone bretonne, qui va de Plouha au Menez-Hom, mérite bien le qualificatif de "Berceau de la Bretagne armoricaine". ***** |